A. Le concept d'ontologie existe depuis très longtemps, notamment en philosophie. Il est aujourd'hui plus facilement associé à la définition d'un vocabulaire compréhensible par des machines. Ces vocabulaires/ontologies sont spécifiés avec assez de précision pour autoriser des relations précises entre des termes différents.
Plus précisément, il est dit dans le document des conditions préalables d'OWL (OWL Requirements) :
Une ontologie définit les termes utilisés pour décrire et représenter un champ d'expertise. Les ontologies sont utilisées par les personnes, les bases de données, et les applications qui ont besoin de partager des informations relatives à un domaine bien spécifique, comme la médecine, la fabrication d'outils, l'immobilier, la réparation d'automobiles, la gestion de finances, etc. Les ontologies associent les concepts de base d'un domaine précis et les relations entre ces concepts, tout cela d'une manière compréhensible par les machines. Elles encodent la connaissance d'un domaine particulier ainsi que les connaissances qui recouvrent d'autres domaines, ce qui permet de rendre les connaissances réutilisables.
A. OWL est un langage d'ontologies Web. Les premiers langages utilisés pour le développement d'outils et d'ontologies pour des communautés d'utilisateurs spécifiques (particulièrement en Sciences et dans des applications d'e-commerce spécifiques à certaines entreprises) n'ont pas été définis pour être compatibles avec l'architecture du Web en général, et du Web Sémantique en particulier.
OWL répare ce manque en utilisant à la fois les URIs pour nommer, et la fonctionnalité fournie par RDF pour créer des liens. Ainsi, les ontologies Web possèdent les avantages suivants :
A. Le Groupe de Travail Web Ontology a identifié des cas d'utilisations d'ontologies Web et en apporte une description dans le document cas d'utilisation et conditions préalables d'OWL. Un état de l'art des applications déjà implémentées (utilisant des langages ontologiques Web récents) a également été réalisé. Le Groupe de Travail les a classifiées selon six principaux domaines, comme suit :
A. Beaucoup d'organisations ont étudié OWL et ses possibilités d'utilisation, et ce grâce à de nombreux outils disponibles à ce jour. Le Groupe de Travail maintient une liste d'implémentations et de démonstrations. De plus, le gouvernement américain (via DARPA et NSF) et l'Union Européenne (via les projets FP5 et FP6 du programme IST) ont investi dans le développement de langages d'ontologies. La plupart des systèmes qui utilisent actuellement DAML, OIL et DAML+OIL (langages prédécesseurs d'OWL) sont en train de migrer vers OWL. Enfin, des outils de langages d'ontologies, comme le système Protege, largement utilisé, supporte maintenant OWL.
A. Il existe un grand nombre d'ontologies écrites en OWL sur le Web. Une bibliothèque d'ontologies est disponible à DAML ontology library, et contient environ 250 exemples écrits en OWL ou DAML+OIL (un convertisseur de DAML+OIL à OWL est disponible sur le Web). De plus, de grandes ontologies ont été publiées en OWL, comme cette ontologie sur le cancer, développée par le Centre pour la Bioinformatique de L'Institut National du Cancer (USA). Cette ontologie sur le cancer contient environ 17 000 définitions et termes relatifs sur le cancer. Un autre exemple est la version OWL de la renommée ontologie médicale GALEN, développée à l'Université de Manchester.
A. OWL étend RDF-Schema (ou RDFS) pour permettre l'expression de relations complexes entre différentes classes RDFS, ainsi que l'expression de contraintes plus précises sur des classes et des propriétés spécifiques. Par exemple : - la manière de limiter les propriétés de la classe au regard du nombre et du type, - les moyens d'induire que ces termes assortis de propriétés diverses soient des membres d'une classe particulière ou non, - les moyens de déterminer si tous les membres d'une classe auront une propriété particulière, ou seulement quelques uns d'entre eux, - les moyens de séparer des relations de types un-à-un de relations de type plusieurs-à-un ou un-à-plusieurs, permettant ainsi de représenter des "clés étrangères" d'une base de données dans une ontologie, - les moyens d'exprimer des relations entre des classes définies dans différent documents sur le Web, - les moyens de construire de nouvelles classes en dehors de toutes unions, intersections et compléments avec d'autres classes, et - les moyens de contraindre un domaine à des combinaisons classe/propriété spécifiques. Le guide d'OWL fournit des exemples de tout ceci en se basant sur des domaines décrivant nourriture et vin.
A. Le Groupe de Travail Web Ontology du W3C a produit six documents OWL. Chacun d'entre eux adresse un segment précis relatif à la spécification, ce qui permet un apprentissage, une compréhension et une utilisation plus simples du langage OWL. Les six documents sont les suivants : une représentation des cas d'utilisation et conditions préalables qui ont motivé les travaux sur OWL - un document schématique qui explique brièvement les caractéristiques d'OWL et comment elles peuvent être utilisées - un guide compréhensif illustré d'exemples d'utilisation des caractéristiques d'OWL - un document de référence qui fournit les détails de chaque caractéristique d'OWL - des exemples de tests et une collection de tests, fournissant plus d'une centaine de tests permettant de s'assurer que les implémentations OWL sont cohérentes avec la conception du langage - un document présentant la sémantique d'OWL et les détails du mapping d'OWL à RDF.
A. La relation particulière entre le Web Sémantique et OWL est en quelque sorte équivalente à celle qui lie le Web et la communauté hypertexte -- fondée sur quelques unes des mêmes motivations, mais utilisée sur une architecture très différente, ce qui modifie considérablement les manières dont la technologie peut être déployée. Dans un article fréquemment cité du Scientific American, Berners-Lee, Hendler et Lassila ont écrit :
"For the semantic web to function, computers must have access to structured collections of information and sets of inference rules that they can use to conduct automated reasoning. Artificial-intelligence researchers have studied such systems since long before the Web was developed. Knowledge representation, as this technology is often called, is currently in a state comparable to that of hypertext before the advent of the Web: it is clearly a good idea, and some very nice demonstrations exist, but it has not yet changed the world. It contains the seeds of important applications, but to realize its full potential it must be linked into a single global system."
Le langage OWL est une étape majeure dans le développement de ce potentiel.
A. En fait, OWL n'est pas un vrai acronyme. "Web Ontology Language" aurait du utiliser "WOL", mais le Groupe de Travail n'a pas souhaité conserver cette abréviation et a donc décidé d'utiliser OWL. Cette décision a été confortée par la justification apportée par l'un des participants du groupe : un ontologiste du nom de A.A. Milne a écrit dans son livre "Winnie, l'Ourson" sur le personnage HIBOU (OWL) : "Il pouvait épeler son propre nom BOUHI, et il pouvait épeler Mardi de telle manière que vous sauriez que ce n'est pas Mercredi..." ("He could spell his own name WOL, and he could spell Tuesday so that you knew it wasn't Wednesday...")
Jim Hendler, co-chair of the W3C Web Ontology Working Group, and the W3C Communications Team